Un support instrument

Le Dubplate où la naissance du dub

Un dubplate désigne un disque microsillon en acétate fragile gravé en un seul et unique exemplaire à destination d'un sound system qui en a la propriété exclusive. Le dubplate n'est pas destiné à être commercialisé.

Sens actuel

On assimile aujourd'hui le dubplate au special qui est un disque unique gravé exclusivement pour un sound system et sur lequel un artiste (chanteur ou deejay) modifie les paroles d'un de ses tubes pour en faire un hommage au sound-system qui le lui a commandé (on parle aussi de VIP mix, spécialement dans la musique électronique actuelle).

Apparition des dubplates

A l'origine, à la fin des années 1950, le dubplate désigne un disque promotionnel que les producteurs envoient aux sound-systems pour mesurer leur popularité avant un éventuel pressage en 45 tours. Si la réaction du public est bonne, le morceau est ensuite normalement pressé. Alors que l'industrie musicale jamaïcaine est balbutiante, presser un 45 tours qui ne rencontrerait aucun succès est un risque énorme que les producteurs cherchent à réduire au maximum en ayant recours aux dubplates.

Mais l'engouement immédiat des Jamaïcains pour leur musique locale induit un développement rapide de l'industrie musicale jamaïcaine, et, le risque d'échec étant nettement réduit, on presse désormais directement les 45 tours sans passer par le stade des dubplates.

Innovation et exclusivité

Les dubplates ne disparaissent pas pour autant et deviennent même un instrument majeur dans l'évolution de la musique jamaïcaine. Pour les producteurs, ils permettent de prendre la température des sounds et d'observer presque instantanément la réaction du public aux dernières innovations qu'ils apportent. Si cette réaction est bonne, les producteurs sont confirmés dans l'orientation musicale qu'ils ont prise. Pour les sound-systems et leurs propriétaires, le dubplate est un moyen de se distinguer de leurs concurrents de par son caractère exclusif : on se rend chez "Downbeat" (sound-system de Studio One) plutôt que chez un autre car lui seul peut passer avant tout le monde les derniers morceaux en version dubplate des Heptones ou des Wailers.

Un accord implicite se noue entre labels et producteurs : les dubplates servent à faire la promotion de morceaux avant leur sortie et de tester des innovations avant que le processus ne soit tout à fait enclenché, et à attirer le plus de monde possible dans un sound-system.

Naissance du dub

C'est d'ailleurs au cours du gravage d'un dubplate que le dub est créé en 1967 : l'opérateur chargé du gravage oublie de connecter la piste vocale et seule la rythmique nue est gravée. Mais la réaction du public face à ce qui n'est finalement qu'une version accidentellement instrumentale est telle qu'elle convainc les producteurs de généraliser les versions instrumentales, qui servent ensuite à combler les faces B de 45 tours, puis, avec l'inventivité de Lee Perry ou King Tubby (dont les premières expérimentations surviennent en gravant des dubplates à la fin des années 1960 ), se retrouvent bardées d'effets sonores pour devenir le dub que l'on connaît depuis les années 1970.


http://fr.wikipedia.org/wiki/Dubplate


Avant-garde et vinyle

Martin Tétreault : Quatuor de tourne-disque

Ce quatuor de tourne-disque, sous la direction de Martin Tétreault a été créé en 2004 à Munich pour la chorégraphe Lynda Gaudreau. Des partitions composées par Tétreault étaient une des composantes de la pièce DOCUMENT 4, dernier volet d' une série que la chorégraphe a amorcée en 1999. La version finale fut présentée au VOORUIT à Gend (Belgique) en 2005. En 2007 une publication accompagnée d'un disque compact dresse un bilan du parcours chorégraphique et sonore de cette production:

En 2006 en prévision de la publication du livre/ cd, Tétreault a invité 4 artistes montréalais à une rencontre studio afin de réenregistrer les pièces créées à l' origine de DOCUMENT 4. C' est à la suite de cette séance d' enregistrement que n' acquit officiellement ce quatuor de tourne-disque, qui donna son premier concert à la SAT en janvier 2007, lors du lancement du livre.Suite au succès de ce concert et à la faisabilité de ce projet, le quatuor ne pouvait s'arrêter là. La simplicité de la méthodologie et du système graphique que j'ai mis au point pour créer ces partitions, a fait en sorte que les 4 exécutants ont assimilé très rapidement le langage proposé. Dans mes partitions il n' est pas nécessaire d'être dj où virtuose de la platine pour en arriver à un résultat satisfaisant.

Dorénavent chacun des membres, Éric Mattson, David Lafrance, Nancy Tobin, Magali Babin et Alexander Macsween peuvent devenir compositeur. Durant ce séjour nous explorerons les différentes composantes de ce travail: diversité de tourne-disques, fabrication des surfaces qui remplacent le vinyle traditionnel, spacialisation, développement de compositions collectives, improvisations dirigée... Pour ma part je resterai à la direction de ce quatuor pour toutes les facettes.

Durant cette résidence notre méthode de travail demeurera comme les partitions: simple et facile d'exécution. Cet aspect est très important puisque éventuellement les membres originaux du quatuor pourraient être remplacés par des visiteurs de la galerie ou par des invités: il serait intéressant de provoquer des rencontres entre des artistes de différentes disciplines autour de la platine. Après un court atelier de maniement du tourne-disque et de l'explication de la partition il peut être possible de jouer celle-ci. Je me souviens de la toute première fois où j'ai expérimenté ce jeu avec les artistes de Munich : sourires et satisfactions garantis !

Martin Tétreault, fev 2007.

http://www.sat.qc.ca/post.php?id=40&post_id=951&lang=fr